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10 graphiques pour comprendre l’état de la France

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« La vĂ©ritĂ© permet d’agir »

C’est le slogan qu’on pouvait lire sur le pupitre de François Bayrou lors de sa confĂ©rence de presse sur les finances publiques, mardi dernier.

Un discours solennel, presque grave.
Et un message clair : il est temps de regarder les choses en face.

D’ailleurs, cette prise de parole a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme le « 1er comitĂ© d’alerte » sur les finances publiques.
Sous-entendu ? Il y en aura d’autres.
Et peut-ĂȘtre des annonces beaucoup plus difficiles Ă  avaler dans les prochains mois.

Pour préparer les esprits, le gouvernement veut poser le constat.
Brut et sans détours.
Car on ne soigne pas un mal sans avoir posé un bon diagnostic (déjà posé depuis longtemps pourtant
)

Et ce diagnostic, il est simple :
👉 La France ne produit pas assez.
👉 Et elle dĂ©pense trop.

Résultat ? Une dette publique qui explose.
Et une charge d’intĂ©rĂȘts qui pĂšse dĂ©jĂ  autant que le budget de l’Éducation nationale.

Dans cette Ă©dition, on dĂ©crypte l’état de la France avec 10 graphiques partagĂ©s lors de la confĂ©rence de presse du 1er ministre. 👇

Guillaume
Créateur des feuilles volantesŸ
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La France produit moins que ses voisins


Le PIB, ou Produit IntĂ©rieur Brut, c’est toute la richesse créée par un pays sur 1 an.
Et si on le rapporte au nombre d’habitants, ça donne le PIB par habitant : un bon indicateur pour comparer la performance Ă©conomique d’un pays Ă  l’autre.

En France, le PIB par habitant est aujourd’hui infĂ©rieur de 10 Ă  15 % Ă  celui de l’Allemagne.
On est rentrĂ©s dans la moyenne europĂ©enne
 alors qu’on Ă©tait au-dessus il y a 20 ans.

Autrement dit : lĂ  oĂč d’autres pays avancent, nous, on patine (et ne parlons mĂȘme pas de la comparaison avec les US
)

Evolution du PIB par habitant

Et la France vit au dessus de ses moyens


En parallĂšle, notre pays dĂ©pense bien plus que ce qu’il encaisse.

Depuis 20 ans, la part des recettes publiques dans le PIB (les impÎts, taxes, cotisations
) a peu bougé.
Mais la part des dépenses publiques, elle, a nettement augmenté.
A chaque crise, on creuse un peu plus le trou dans lequel on s’enfonce.

Ce dĂ©sĂ©quilibre gĂ©nĂšre un dĂ©ficit public, qu’on doit financer en empruntant sur les marchĂ©s.
Et chaque nouveau déficit vient gonfler une dette déjà colossale :

  • PrĂšs de 3300 milliards d’euros soit 113% du PIB

  • Ce qui reprĂ©sente une dette de 50 000 € par habitant

La dette française augmente bien trop vite comparĂ© Ă  la zone Euro


Et cette dette n’est pas juste un chiffre abstrait.
Elle pĂšse trĂšs concrĂštement sur notre budget annuel.

Car qui dit dette, dit intĂ©rĂȘt Ă  payer aux crĂ©anciers de la France.
La charge de la dette (= les intĂ©rĂȘts) reprĂ©sentent aujourd’hui l’équivalent du budget dĂ©diĂ© Ă  l’éducation nationale.

Plus la dette s’accroĂźt, plus son remboursement pĂšse dans le budget annuel de l’Etat, rĂ©duisant ainsi les marges de manƓuvre et menaçant la souverainetĂ© de la France.

Pour ramener le dĂ©ficit sous contrĂŽle, le gouvernement prĂ©voit un effort de 40 milliards d’euros d’économies en 2026.
Mais sans toucher aux impÎts, déjà parmi les plus élevés au monde.

đŸ„‡ La France affiche le taux de prĂ©lĂšvements obligatoires le plus haut de la planĂšte (47,5 % du PIB en 2024).

Alors, comment faire pour redresser la barre de notre cher pays en excluant toute hausse de taxes ou d’impĂŽt jugĂ© “intenable” par le 1er ministre ?

Une rĂ©ponses en 4 actes 👇

Acte#1 : (Re)devenir une nation plus productive

Ces derniĂšres dĂ©cennies, la France a vu son industrie dĂ©cliner. Elle reprĂ©sentait 16 % de notre production il y a 25 ans. Aujourd’hui, elle ne pĂšse plus que 12 %.

Pendant ce temps-lĂ , l’Allemagne – notre Ă©ternel point de comparaison – a gardĂ© une industrie au-dessus des 20 % de son PIB.

Résultat : un retard qui pÚse sur notre croissance.
Et ce n’est pas qu’une question de machines ou d’usines.
DerriÚre cette baisse de production, il y a un enjeu plus large : la productivité.

La productivitĂ©, c’est notre capacitĂ© Ă  faire plus avec autant, ou autant avec moins.
Elle mesure l’efficacitĂ© avec laquelle on utilise les ressources (le travail, le capital, les machines
) pour produire des biens ou services.

Plus un pays est productif, plus il peut augmenter les salaires, financer ses services publics et investir dans l’avenir, sans alourdir la dette ou augmenter les impîts.

Et aujourd’hui, la productivitĂ© du travail en France a dĂ©crochĂ© par rapport Ă  la zone euro :

La productivité est essentielle pour une économie car elle mesure l'efficacité avec laquelle les ressources (travail, capital) sont utilisées pour produire des biens et services

Face à ce constat, le gouvernement veut faire de la réindustrialisation une « obsession nationale ».

Autrement dit : relancer la machine France.
Cela passera par relocaliser certaines productions stratĂ©giques, investir dans les savoir-faire et soutenir l’innovation et les filiĂšres d’avenir.

Et cette rĂ©industrialisation, ce n’est pas nĂ©cessairement un fantasme. Elle a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© engagĂ© depuis 2017 avec 130 000 emplois industriels créés
Un frémissement, certes. Mais un frémissement à amplifier.

Acte #2 : Reprendre en main nos finances publiques

On ne peut pas gérer un pays comme une entreprise

Mais on ne peut pas non plus l’administrer en ignorant les rùgles de base d’un bon budget.

Et aujourd’hui, notre budget dĂ©raille.

Chaque annĂ©e, l’État dĂ©pense plus qu’il ne perçoit.
Ce dĂ©sĂ©quilibre, c’est ce qu’on appelle le dĂ©ficit public.
Et ce déficit, on le finance
 à crédit.

En 2024, le déficit atteint 5,5 % du PIB.
L’objectif est clair : repasser sous les 3 % d’ici 2029.

💡 Pourquoi ce chiffre magique de 3% ?


Parce que c’est le chiffre qui amorcerait la baisse de la dette.
Et c’est aussi un engagement europĂ©en fixĂ© par le traitĂ© de Maastricht (dĂ©ficit public Ă  3% du PIB et la dette publique Ă  60% du PIB)

Un retour du déficit sous les 3% en 2029 serait synonyme de baisse de la dette


Pour revenir dans les clous, il faudra réduire la dépense publique de 6 % sur 5 ans.
Autrement dit : 40 milliards d’économies en 2026, sans augmenter les impĂŽts.

C’est beaucoup. Mais le 1er ministre nous rassurent en nous disant que d’autres pays l’ont fait (đŸ‡Ș🇾 Espagne, 🇼đŸ‡č Italie, đŸ‡”đŸ‡č Portugal)


non sans douleur avec des plans de rigueur et d’austĂ©ritĂ© Ă  rĂ©veiller les gilets jaunes.

La France peut y arriver à condition de repenser la maniÚre dont elle dépense.

Pourquoi c’est important de comprendre ça ?

âžĄïž Parce que la dette, ce n’est pas juste une ligne comptable. C’est de l’argent qu’il faudra rembourser un jour.

âžĄïž Parce qu’une dette mal maĂźtrisĂ©e signifie moins de libertĂ© budgĂ©taire,
moins d’investissement dans l’école, la santĂ©, etc.

âžĄïž Et parce qu’une trajectoire crĂ©dible de dĂ©sendettement, c’est aussi retrouver la confiance des marchĂ©s, des citoyens, et des gĂ©nĂ©rations futures.

Acte #3 : Réformer notre modÚle social

S’il y a un sujet qui touche chaque Français, c’est bien celui-là.
Car derriĂšre les grands mots – « protection sociale », « sĂ©curitĂ© sociale » il y a des choses trĂšs concrĂštes : soins de santĂ©, retraite, aides familiales, autonomie


Le modÚle social français est un pilier.
Mais c’est un pilier qui tremble.

La Sécurité Sociale est en déficit chronique.
Chaque annĂ©e, la “SĂ©cu” dĂ©pense plus qu’elle ne collecte.
Les 2 postes les plus lourds sont l’assurance maladie et les retraites.

DĂ©ficit de l’assurance maladie et des retraites qui sont les plus gros postes de dĂ©penses sociales.

Pendant le Covid, les dépenses ont explosé (logique).
Mais mĂȘme aujourd’hui, le dĂ©ficit reste Ă©levé  et il risque de s’aggraver.

Chaque jour 2 400 Français passent la barre des 60 ans, pour 1 800 naissances.

Le nombre d’actifs (principale source de financement ) ne cessent de diminuer.

Le ratio actifs / sénior retraité ne cessent de chuter


La démographie vient mettre à mal ce modÚle. La population vieillit et les actifs sont donc de moins en moins nombreux ce qui alourdit mécaniquement les dépenses de retraites et de santé (et pÚse donc sur le budget Sécurité Sociale).

Notre modÚle social repose sur la solidarité inter-générationnelle : les actifs financent en grande partie (avec les cotisations) la sécurité sociale.
Moins d’actifs = moins de recettes.
Plus de séniors = plus de dépenses.
Moins de recettes + plus de dépenses = déficit qui augmente.
CQFD.

Aujourd’hui, les +65 ans bĂ©nĂ©ficient de d’une grande partie des dĂ©penses sociales,
alors que ce sont les plus jeunes générations qui financent par leurs cotisations.

En parallÚle, le taux de prélÚvements obligatoires en France est déjà le plus élevé au monde. Difficile donc de demander un effort plus conséquent à la population active.

C’est pourquoi le gouvernement appelle Ă  « rééquilibrer l’effort entre les générations ». Mais pour le moment, on ne sait pas encore ce que cela impliquera concrĂštement.

Pourquoi c’est important de comprendre ça ?

âžĄïž Parce qu’on ne peut pas sauver notre modĂšle social sans le rĂ©former.
RĂ©former n’est pas renoncer Ă  la solidaritĂ©, mais l’adapter pour prendre en compte une nouvelle rĂ©alitĂ© dĂ©mographique.

âžĄïž Parce que chaque citoyen devrait comprendre comment fonctionne notre systĂšme, et pourquoi la question du financement des retraites ou de l’assurance maladie est centrale. Nous sommes tous concernĂ©s.

Acte#4 : Travailler plus

« Travailler plus » sans gagner plus ?
L’expression peut faire grincer des dents mais selon le gouvernement, la France a encore des marges pour augmenter :

  • le nombre de personnes qui travaillent,

  • et le nombre d’heures travaillĂ©es par actif.

Comparé aux autres pays, nous travaillons moins :

Mais le sujet n’est pas seulement quantitatif. Il est aussi qualitatif.
Travailler plus
mais aussi travailler mieux.

Pour favoriser le retour Ă  l’emploi et inciter Ă  rester en activitĂ© plus longtemps,
il faut aussi amĂ©liorer les conditions de travail, simplifier les rĂšgles, et amĂ©liorer les compĂ©tences de base (lire, Ă©crire, compter et rĂ©soudre des problĂšmes oĂč la France est sous la moyenne OCDE
).

LĂ  encore, le gouvernement ne donne pas encore de solutions concrĂštes.
Pas de plan d’action dĂ©taillĂ©. Pas de mesures immĂ©diates.
Juste
 un constat. Brut et parfois alarmant.

La suite ?
Il faudra attendre encore quelques mois – jusqu’à juillet – pour le deuxiĂšme comitĂ© d’alerte sur les finances publiques.
D’ici lĂ , le terrain est prĂ©parĂ©.

Cette premiĂšre prise de parole n’est probablement que le dĂ©but d’une sĂ©quence plus large, une façon de poser les bases, d’habituer l’opinion, et sans doute de prĂ©parer les Français Ă  des rĂ©formes plus profondes.

À suivre


Tous les graphiques partagés ici sont issus de la présentation du gouvernement ici.

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